L’idée de cet article m’est venue lorsqu’on m’a proposé de participer prochainement à l’organisation d’une soirée accord Mets / Vins / Musique.
D’après une étude scientifique menée par le professeur Adrian North de l’université d’Edimbourg, la musique influerait sur la dégustation d’un vin. Elle favoriserait une meilleure réceptivité au vin.
Plusieurs groupes ont dégusté un même vin issu d’un même cépage: le Cabernet Sauvignon. Lors de la dégustation, chacun de ces groupes ont écouté une musique différente et ont donné 2 qualificatifs bien précis pour le vin dégusté. Il en a résulté que les 2 qualificatifs étaient toujours en total accord avec ceux de la musique entendue. Par exemple, le vin était plutôt perçu comme puissant et profond à l’écoute d’une musique lourde et imposante. Et inversement, le vin était décrit comme plutôt doux et léger à l’écoute d’une valse plus raffinée.
Les stimulations auditives influenceraient donc la perception gustative des vins.
Un peu plus mystique, j’ai eu l’occasion de rencontrer un vigneron suisse qui élaborait ses vins sur fond de musique classique, persuadé que les ondes auditives ont une influence sur la maturation du vin ! Aucune preuve scientifique n’est donnée à ce jour.
Sans être un illuminé, je pense que ce vigneron se fait tout simplement plaisir et se met en conditions optimales pour travailler au chai et accueillir ses clients.
Ce qui est sûr, c’est que l’analyse gustative d’un vin est comme une partition de musique. On utilise des mots précis pour retranscrire non un son mais un goût, une impression. J’ai observé que lorsqu’on décrit un vin précisément, on utilise des termes communs entre la musique et le vin, du genre « Œno-Musicaux » : l’attaque, la puissance, l’intensité, le volume, la profondeur, les notes aromatiques, l’harmonie, la finale… rythment une dégustation.
Romain Delille